Découvertes du Plot à Die : un ensemble funéraire romain

Découvertes du Plot à Die : un ensemble funéraire romain

Notre site vous a tenus informés des découvertes réalisées au quartier du Plot depuis le mois de mars, où en élargissant la route et en remplaçant une canalisation d’eau, la Ville de Die et le Conseil Général ont mis au jour, de façon fortuite, des vestiges d’époque romaine.

Une opération de sauvetage urgent a été décidée par les services de l’Etat (DRAC Rhône-Alpes) et confiée au conservateur du musée d’archéologie de Die. Echelonnée de mars à mai en fonction de l’avancée des travaux, cette opération a permis la fouille partielle d’un enclos funéraire monumental, clos de hauts murs maçonnés et ouvert, au centre de sa façade principale, sur la voie romaine qui le bordait en contrebas d’un talus. Partant de cette ouverture, un sentier engravillonné donnait accès au centre de l’enclos, lequel est situé hors de l’emprise de la fouille. Au sud de ce grand enclos, toujours le long de la voie, a ensuite été construit un monument funéraire de dimensions plus modestes dans lequel les résidus de crémation de deux personnes ont été enterrés. Des cruches placées contre le mur du fond de ce petit monument montrent que des offrandes ont été faites, après les rites funéraires proprement dits, peut-être à l’occasion d’anniversaires.

Au sud de cette « chapelle funéraire » romaine a été repéré un ustrinum (l’emplacement du bûcher sur lequel étaient incinérés les défunts). Il semble que deux incinérations aient été effectuées successivement dans cette fosse carrée creusée dans le sol, mais il n’est pas possible à ce stade de l’étude de déterminer s’il s’agit des mêmes personnes que celles abritées par la « chapelle ».

Enfin, en bordure nord du grand enclos, une autre sépulture a été découverte, isolée. Là encore, le défunt n’a pas été incinéré sur place, mais ses restes brûlés ont été transportés dans une fosse soigneusement rebouchée. L’emplacement de son bûcher n’a pas été retrouvé, mais doit être situé à proximité, hors de l’emprise des travaux. Une monnaie retrouvée dans cette tombe indique que la famille du défunt lui a fourni de quoi payer son passage entre le monde des vivants et celui des morts : l’obole à Charon, passeur des âmes.

Un compte-rendu de cette fouille est en préparation pour le prochain numéro des Chroniques du Diois (n° 19, à paraître début juillet). Ce résumé nous a été aimablement communiqué par J. Planchon, responsable de la fouille.

Découvertes du Plot à Die : un ensemble funéraire romain

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Actualités Archéologiques

Découverte d’un Ustrinum à Die, au quartier du Plot

Nous avions signalé il y a quelques semaines la découverte fortuite, au quartier du Plot, à Die, d’un ensemble funéraire gallo-romain.

Ce site a fait l’objet d’une fouille de sauvetage sous la direction de Jacques Planchon, conservateur du Musée de Die et du Diois, qui, la semaine dernière, en surveillant la poursuite des travaux de terrassement a pu observer une couche cendreuse à proximité.

Rapidement un sondage conduisait à diagnostiquer la présence d’un Ustrinum, c’est-à-dire d’un espace dédié à la crémation des corps.

Plusieurs couches de cendres étant visibles dans la coupe, il est probable que l’emplacement a servi à plusieurs reprises.

Vue générale du chantier. On distingue le trou du sondage entre les deux archéologues.
Vue générale du chantier. On distingue le trou du sondage entre les deux archéologues.

Gros plan sur le sondage. Les couches noires correspondent à des dépôts cendreux.
Gros plan sur le sondage. Les couches noires correspondent à des dépôts cendreux.

Des prélèvements de charbons de bois sont effectués. Analysés en laboratoire ils pourront fournir de nombreuses informations : nature des végétaux employés, mais aussi une date assez précise par la méthode du C.14
Des prélèvements de charbons de bois sont effectués. Analysés en laboratoire ils pourront fournir de nombreuses informations : nature des végétaux employés, mais aussi une date assez précise par la méthode du C.14

Toute fouille détruisant le site, les archéologues s’emploient à noter tous les détails qu’ils observent, et à dresser des plans très précis des lieux. Ces éléments ainsi que les photographies, seront très utiles pour la rédaction du rapport de fouille.
Toute fouille détruisant le site, les archéologues s’emploient à noter tous les détails qu’ils observent, et à dresser des plans très précis des lieux. Ces éléments ainsi que les photographies, seront très utiles pour la rédaction du rapport de fouille.

Dans les tranchées de la place de la République

Place de la République à Die, le chantier d’archéologie préventive s’est achevé il y a quelques semaines pour laisser la place aux engins de terrassement.

Même si les travaux actuellement en cours ne sont pas très profonds, les archéologues poursuivent quand même la surveillance du chantier ce qui permet d’observer de nouveaux murs, ou encore des tombes en pleine terre, à quelques décimètres seulement de la surface de la place.

La tranchée révèle la présence d’un mur dont les dimensions, l’orientation et le mode de construction seront consciencieusement relevés. Dans le fond, émergeant de la terre, on distingue le crâne d’un squelette ainsi que différents os longs.
La tranchée révèle la présence d’un mur dont les dimensions, l’orientation et le mode de construction seront consciencieusement relevés. Dans le fond, émergeant de la terre, on distingue le crâne d’un squelette ainsi que différents os longs.

Parfois, de gros blocs de calcaires taillés, employés en remblais lors du nivellement de la place au XIXe siècle sont ramenés au jour par les engins de terrassement.
Parfois, de gros blocs de calcaires taillés, employés en remblais lors du nivellement de la place au XIXe siècle sont ramenés au jour par les engins de terrassement.

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Au quartier du Plot, les fouilles se poursuivent

Avec le retour du beau temps, les fouilles entreprises la semaine dernière au quartier du Plot vont bon train. De nouvelles structures ont été découvertes, dans le prolongement du petit bâtiment initialement fouillé. Plusieurs éléments convergents permettent de situer l’époque de construction aux environs du IIe ou IIIe siècle, mais il faudra attendre la fin des travaux et surtout l’étude du mobilier découvert (fragments de poterie essentiellement) pour affiner la période.

Ce mercredi 3 avril, alors que s’activaient archéologues professionnels et bénévoles, Jacques Planchon recevait sur le chantier une délégation de conseillers généraux accompagnés de représentants du service des routes, qui tous, se sont montrés très intéressés par ces découvertes qui viennent enrichir notre connaissance du Diois à l’époque Gallo-romaine.

Dans les prochains jours, nous ne manquerons pas de vous apporter quelques précisions et de vous faire part des premières conclusions des archéologues, dans cette attente, nous vous proposons une visite virtuelle du chantier.

Vue générale du chantier, la première partie fouillée se situe à l’arrière plan, au niveau des deux archéologues. On remarque au premier plan l’ancienne conduite d’eau de Die à Molières qui, lors de sa mise en place, avait relativement peu endommagé les structures, au point qu’aucune découverte n’avait été alors signalée.
Vue générale du chantier, la première partie fouillée se situe à l’arrière plan, au niveau des deux archéologues. On remarque au premier plan l’ancienne conduite d’eau de Die à Molières qui, lors de sa mise en place, avait relativement peu endommagé les structures, au point qu’aucune découverte n’avait été alors signalée.

La première zone fouillée : un petit bâtiment d’environ 3 m sur 3m qui appartenait probablement à une structure funéraire, ce qui laisse supposer l’existence, à proximité, d’une grande villa.
La première zone fouillée : un petit bâtiment d’environ 3 m sur 3m qui appartenait probablement à une structure funéraire, ce qui laisse supposer l’existence, à proximité, d’une grande villa.

Dans le fond d’un sondage, la tâche noire correspond probablement à l’emplacement d’une sépulture à incinération
Dans le fond d’un sondage, la tâche noire correspond probablement à l’emplacement d’une sépulture à incinération

Agglomération de pierre

Les vestiges ne sont pas toujours spectaculaires. Cette agglomération de pierre, bien visible dans une coupe, correspond peut - être au comblement d’un ancien fossé. Les fragments de poterie qui s’y sont accumulés fournissent souvent aux archéologues des indices essentiels pour la datation du site
Les vestiges ne sont pas toujours spectaculaires. Cette agglomération de pierre, bien visible dans une coupe, correspond peut – être au comblement d’un ancien fossé. Les fragments de poterie qui s’y sont accumulés fournissent souvent aux archéologues des indices essentiels pour la datation du site

Sur cette vue, apparaissent les fondations des bâtiments, réalisés en galets de rivière, puis le départ des murs visibles, réalisés en « petit appareil ». Ces derniers ont une dimension approximative de 20 cm sur 10 cm, ils sont réalisés en calcaire local, a partir des bancs alternant de faible épaisseur, visibles dans beaucoup de zones marneuses de la région.
Sur cette vue, apparaissent les fondations des bâtiments, réalisés en galets de rivière, puis le départ des murs visibles, réalisés en « petit appareil ». Ces derniers ont une dimension approximative de 20 cm sur 10 cm, ils sont réalisés en calcaire local, a partir des bancs alternant de faible épaisseur, visibles dans beaucoup de zones marneuses de la région.

Si le chantier comprend des « fouilleurs », la présence de photographes, de topographes et de dessinateurs est également nécessaire pour relever le maximum d’informations avant la destruction du site.
Si le chantier comprend des « fouilleurs », la présence de photographes, de topographes et de dessinateurs est également nécessaire pour relever le maximum d’informations avant la destruction du site.

Derrière le mur en petit appareil à l’origine des fouilles, les archéologues mettent au jour de nouvelles structures.
Derrière le mur en petit appareil à l’origine des fouilles, les archéologues mettent au jour de nouvelles structures.

Dans le fond d’une tranchée les moindres détails sont relevés
Dans le fond d’une tranchée les moindres détails sont relevés

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Nouvelle découverte archéologique à Die – Quartier du Plot

C’est dans le cadre des travaux d’aménagement de la RD 93 au quartier du Plot, commune de Die, que les travaux de terrassement nécessaires à l’élargissement de la voie et à l’enfouissement du réseau d’eau potable de la commune, que vient d’être découvert un nouveau site archéologique.

Le mur en « petit appareil »
Le mur en « petit appareil »

C’est quelques jours après que les engins aient procédé à la destruction d’un ancien mur de clôture datant du XIXe siècle, qu’une pluie d’orage ayant lessivé le talus a fait apparaitre sur quelques mètres un magnifique mur romain, réalisé en « petit appareil », c’est-à-dire en moellons de calcaire parfaitement équarris.

Vue générale du chantier
Vue générale du chantier

Immédiatement alerté par de nombreux diois très sensibilisés à la préservation de leur patrimoine, Jacques Planchon, conservateur du Musée de Die et du Diois procédait aux premières constatations et prévenait la DRAC, autorité de tutelle, qui, immédiatement, accordait une autorisation de fouille de sauvetage.

Dans les jours suivants, deux archéologues, Yannick Teyssonneyre et Julien Couchet, secondés de bénévoles, ouvraient le chantier sous la direction de Jacques Planchon.

Vue rapprochée du chantier de fouille
Vue rapprochée du chantier de fouille

Après un décapage de surface, et malgré des conditions météorologiques très défavorables, le premier sondage mettait en évidence les vestiges d’un petit bâtiment qui pourrait être un monument funéraire. La seconde partie du site, sur une vingtaine de mètres de longueur devrait être fouillées dans les prochains jours, avant que le chantier ne soit rendu aux pelleteuses.

Archéologue effectuant un relevé
Archéologue effectuant un relevé

Dès que ces fouilles de sauvetages seront terminées les archéologues étudieront dans le détail les différents objets découverts et communiqueront d’ici à quelques semaines leurs premières conclusions sur ce site qui, après les récentes découvertes de la place de la République, viendra enrichir notre connaissance de la cité de Die à l’époque gallo-romaine.

La première zone fouillée
La première zone fouillée

La zone qui sera fouillée après Pâques. On aperçoit le mur en petit appareil et, sous le géotextile de protection, le secteur qui, en prévision, a fait l’objet d’un décapage de surface.
La zone qui sera fouillée après Pâques. On aperçoit le mur en petit appareil et, sous le géotextile de protection, le secteur qui, en prévision, a fait l’objet d’un décapage de surface.

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Place de l’Horloge, les fouilles se poursuivent

Comme nous l’avions annoncé, l’INRAP a organisé cette semaine deux journées de portes ouvertes sur les fouilles préventives de la place de la République à Die.
Mardi 5, la journée était réservée au public scolaire et les archéologues ont accueilli 197 élèves.
Le mercredi 6 était consacré au grand public, et c’est plus de 280 personnes qui ont fait le déplacement. Ainsi avec presque 500 personnes en deux jours, cette initiative de l’INRAP fut un véritable succès populaire.
Les archéologues en charge du chantier, Christine Ronco, responsable scientifique, Eric Charpy, Magalie Guérit, Pierre Rigaud, Céline Valette, épaulés Chrystel Fraisse, chargée de communication à l’INRAP Rhône-Alpes en charge de cette animation et par Jacques Planchon, conservateur du musée de Die et du Diois, ont présenté, à partir de différents panneaux explicatifs, le cadre des recherches et les principales découvertes réalisées depuis son ouverture.

Cadastre napoléonien de la ville de Die
Sur cet extrait du cadastre napoléonien de Die, on distingue, adossées au clocher, les maisons démolies à la fin du 19e siècle ; a gauche, sous la mention « place » le petit carré correspond approximativement à l’endroit de la découverte des trous de poteaux, il s’agit peut-être de l’ancien lieu des exécutions. L’ancien cloître s’étendait sur la majorité de l’emprise de la « place Saint-Eymieux.
(Source : Archives départementales de la Drôme)

Depuis le mois de décembre, les fondations de diverses maisons, construites au 16e siècle ont été dégagées. Elles étaient appuyées sur le mur du cloître, édifice détruit pendant les guerres de religion.
Les maisons elles-mêmes ont été démolies à la fin du XIXe siècle, afin de dégager le clocher de la cathédrale et d’agrandir la place. Les caves ont pu être dégagées, avec la découverte d’une cuve à vin dont l’intérieur est toujours revêtu de carreaux vernissés.

Dans les caves, encore en place, une cuve à vin du 16e siècle aux parois internes revêtues d’un carrelage vernissé.
Dans les caves, encore en place, une cuve à vin du 16e siècle aux parois internes revêtues d’un carrelage vernissé.

Plusieurs trous de poteaux en bois, découvert dans un même secteur, pourraient correspondre à l’ancien lieu des exécutions capitales et d’exposition des condamnés au pilori, ces pratiques étant attestées à Die par de nombreux documents d’archives.

Entre les bâches noires, on distingue un ensemble de trois trous de poteaux récemment fouillés

Entre les bâches noires, on distingue un ensemble de trois trous de poteaux récemment fouillés

Les archéologues ont également découvert plusieurs tombes qui ont été fouillées. Les squelettes ont été prélevés pour examen, ils fourniront d’utiles indications, notamment sur les maladies qui ont pu affecter nos ancêtres.

La découverte la plus spectaculaire restera peut être celle d’un mur romain conservé sur près d’un mètre d’élévation et plusieurs mètres de longueur ; il appartenait à un immeuble qui a partiellement brulé. Les archéologues ont pu mettre en évidence que ce mur, sur sa face extérieure était recouvert de grandes plaques de marbres dont l’empreinte est encore bien visible, quelques éléments d’une corniche de marbre étaient également présents.
Dans la partie interne de la fouille (intérieur de l’immeuble) ce mur était revêtu d’une couche d’enduit sur lequel avaient été peintes des fresques. La partie supérieure de ce décor s’est effondrée, les fragments se sont bien conservés et ont contribué à protéger le décor resté en place à la base du mur. Ils ont été déposés par le restaurateur Vincent Ollier (Jaillans), à la demande et aux frais de la commune, avec l’accord de l’Etat.
Sous ces fragments, au niveau du sol, des morceaux du plafond, également peint ont été retrouvés et prélevés, ainsi qu’un morceau de bois carbonisé, correspondant sans doute à un élément de charpente. A partir de cet élément, différentes techniques scientifiques permettront d’identifier l’essence de l’arbre, chêne, hêtre ou sapin, et d’affiner la datation de cet édifice qui pourrait remonter au 2e siècle, avant d’être détruit par un incendie au 3e siècle (technique du carbone 14).

Les décors retrouvés seront analysés par l’INRAP Valence qui tentera une restitution aussi complète que possible. Parmi les fragments présentés, nous avons observé un panneau rouge décoré d’une guirlande, une sirène (buste de femme sur corps d’oiseau) des candélabres végétaux très colorés ou encore un panneau avec des oiseaux.

Les archéologues ont également expliqué que s’agissant de fouilles préventives, celles-ci ne concernaient que les zones superficielles, celles qui seront affectées par les différents aménagements urbains ; il s’agit de recueillir le maximum d’informations avant la destruction du site par les engins de terrassement. Les couches plus profondes restent préservées et constitueront en quelque sorte une « réserve archéologique » pour les générations futures.
Cette première phase des fouilles va se terminer courant février, et dans l’attente de la campagne prévue à partir de septembre dans le secteur de la sous-préfecture, l’INRAP communiquera un premier résumé de ces découvertes, probablement sur le site de la maire de Die, nous ne manquerons pas de relayer ces informations. Bien entendu, le chantier de restructuration de la place de la République va se poursuivre et les différentes phases seront suivies avec beaucoup d’attention par les spécialistes.

Fouilles du mur romain
Fouilles du mur romain : derrière la caisse bleue, des fragments de décors peints tombés de la partie supérieure du mur. L’accumulation se poursuit jusqu’au niveau du géotextile à droite de l’image, qui correspond au niveau du sol.

Concluons en signalant que dans le cadre des :

JOURNEES NATIONALES DE L’ARCHEOLOGIE
7, 8 et 9 juin 2013

Les premiers résultats des fouilles préventives seront présentés au public à DIE lors d’une

CONFERENCE le 7 juin 2013

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