conférence « l’éradication des loups dans les préalpes drômoises au XIXe siècle »

 

L’éradication du loup dans les Préalpes drômoises au XIXe siècle

 Alors qu’il était considéré comme éradiqué depuis 1939, le loup, depuis une vingtaine d’années, venant d’Italie, a naturellement recolonisé les Préalpes drômoises, sa présence s’affirmant par plusieurs attaques de troupeaux ovins.

Dans ce contexte, il a semblé intéressant de regarder, avec l’œil de l’historien, comment les hommes du XIXe siècle se comportaient vis-à-vis de ce prédateur  qui a tellement marqué les esprits de nos aïeux que son empreinte demeure aujourd’hui inscrite dans nos paysages au travers de nombreux noms de lieux, tels les Le pas du Loup, ou la Loubatière…

Après un rappel du contexte géographique et social de l’arrondissement de Die depuis la fin de la Révolution jusqu’au début du XXe siècle, c’est à partir de documents conservés par le service des Archives départementales de la Drôme que le conférencier s’est attaché à dresser une statistique de la présence du loup, à établir un historique de la Louveterie dans le Diois  et à préciser les méthodes employées pour en venir à bout, notamment les battues qui parfois pouvaient mobiliser plusieurs centaines d’hommes.

Au cours de la conférence, les attaques de loups contre l’homme ou la question du loup-cervier,  seront également abordées au travers d’une multitude d’exemples pris sur l’ensemble des communes du Diois et du Val de Drôme.

La faïencerie de Vercheny

Une conférence de Mme Ginette GUILLORIT

C’est sur invitation de l’association des Amis des Arts et du Musée que Madame Ginette Guillorit a donné, jeudi 10 octobre à 18h, à la salle polyvalente de Die, une conférence sur l’histoire de la faïencerie installée au 18e siècle au quartier du Gap à Vercheny.

Entrée principale du Domaine du Gap à Vercheny
Entrée principale du Domaine du Gap à Vercheny

Dans la première partie de son intervention Mme Guillorit a détaillé pour le public les différents types de céramiques, expliquant de façon très pédagogique la fabrication de la faïence et son développement au cours des âges, depuis la Chine jusqu’au monde arabe, avant que n’apparaissent les premières fabriques françaises dans le courant du 16e siècle.

Mme Ginette Guillorit
Mme Ginette Guillorit

Puis la conférencière est entré dans le vif du sujet, présentant le bâtiment du Gap, mitoyen de la maison familiale de la famille Barnave, qui fut également une auberge. Les recherches entreprises par l’historienne, tant dans les archives communales que dans les archives départementales lui ont permit d’établir les identités et les parcours des propriétaires successifs du domaine, mais également des ouvriers. Un document exceptionnel a été présenté : un contrat d’apprentissage du 18e siècle, qui prévoyait – les cas connus sont extrêmement rares – une indemnité annuelle pour l’apprenti, égale à la moitié du salaire d’un ouvrier maçon.

Avant de conclure, Ginette Guillorit a présenté plusieurs exemples des productions de la faïencerie de Vercheny, notamment des carreaux décoratifs de poêles en briques ainsi que deux lampes à huile conservées au Musée de Die et du Diois.

Les lecteurs intéressés par le sujet peuvent trouver un historique complet et bien illustré de l’histoire de cette petite faïencerie régionale dans le numéro 8 des Chroniques du Diois édité en 2007.

4e de couverture des Chroniques du Diois n°8
4e de couverture des Chroniques du Diois n°8
L’image en bas à gauche présente à l’arrière plan le domaine du Gap, et au premier plan deux exemples des productions de la faïencerie au XVIIIe siècle

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Journées de l’Archéologie : Succès de la conférence dioise

Vendredi 7 à 20h ce sont environ 200 personnes qui ont assisté, en la cathédrale Notre-Dame de Die, à la conférence organisée par le Musée de Die et du Diois en collaboration avec l’INRAP.

C’est tout d’abord Jacques Planchon, conservateur du Musée de Die, qui, en introduction, présentait les grandes étapes de la construction de l’édifice avant de céder la parole à Christine Ronco, de l’INRAP, qui rendit compte des fouilles préventives conduites ces derniers mois sur la place de l’Horloge et sur celle de la République.

Après avoir expliqué que les fouilles préventives ne concernaient que la partie du sol impactée par les travaux de réfection des réseaux et de la voirie, soit une profondeur d’un mètre environ, l’archéologue commença par une présentation des vestiges modernes. Ainsi a été repéré le socle de la statue de la République ainsi que les fondations des latrines du XIXe siècle. Remontant le temps, Christine Ronco évoqua la découverte exceptionnelle des traces de l’ancien gibet de Die dont l’emplacement figurait sur le cadastre napoléonien, de même que celui de l’ancien puits du cloître, qui a été réutilisé pour la mise à la terre du paratonnerre de type Franklin qui, depuis la fin du XIXe siècle, protège la cathédrale.

Les conférenciers Christine Ronco (INRAP) et Jacques Planchon (Musée de Die et du Diois)
Les conférenciers Christine Ronco (INRAP) et Jacques Planchon (Musée de Die et du Diois)

La fouille des anciens immeubles du XVIe siècle, construits en appui du clocher et du mur du cloître fut largement commentée. Les archéologues ont pu fouiller les sous sol, découvrant notamment une cuve à vin du 16e siècle ainsi qu’un escalier desservant deux caves mitoyennes. Fait rarissime, les archéologues disposaient de photographies anciennes de ces habitations qui furent détruites en 1888.

Si différentes portions du mur du cloître ont été clairement identifiées, plusieurs murs, paraissant antérieurs à la cathédrale actuelle ont été repérés, sans que ne puisse pour autant être précisée leur origine. Le fait que les archéologues aient également retrouvé quelques fragments de chancel, permet de supposer sur le site l’existence d’une église carolingienne.

Pour conclure son propos, la responsable du chantier se devait d’évoquer les éléments gallo-romains découverts à une profondeur d’environ 2,50 m, sur l’emplacement d’un sondage plus profond, motivé par les futures plantations d’arbres.

Les archéologues ont eu la chance de trouver un mur romain en place sur environ 1 m de hauteur. La partie basse extérieure, portait encore les traces d’un revêtement de marbre plaqué sur un ciment de tuileau destiné à rendre le mur étanche. En élévation, le reste du mur était construit en pisé.

Restitution partielle (et provisoire) des décors muraux romains découverts lors des fouilles préventives
Restitution partielle (et provisoire) des décors muraux romains découverts lors des fouilles préventives

Cette découverte est vite apparue comme exceptionnelle : la partie basse du mur conservait la trace d’un décor mural peint qui a été prélevé in situ par un laboratoire spécialisé. La partie haute du mur s’étant effondrée au moment de l’incendie qui a détruit la maison, les archéologues ont pu prélever dans le remplissage de gravas, plus d’une quarantaine de caisses d’autres fragments de différentes tailles, présentant la suite des décors. Mais les chercheurs n’étaient pas au bout de leurs surprises. Au niveau du sol antique, ils ont découvert un objet exceptionnel, une authepsa, vase à double paroi en bronze, dont seulement six exemplaires étaient à ce jour connus pour l’ensemble du monde romain. Cet objet, était destiné à maintenir un liquide en température, c’était en quelque sorte « l’ancêtre de la bouilloire et la bouteille thermos ». Le bronze ayant été très abimé par l’incendie et par la corrosion a été transporté dans un laboratoire spécialisé dans le traitement des métaux. Les fresques murales feront l’objet d’une étude complète à partir de l’automne prochain.

Tous ces éléments confortent l’hypothèse selon laquelle le quartier de la République, à l’époque romaine, était composé d’immeubles luxueux comme permettaient de le supposer les découvertes de plusieurs mosaïques au XIXe siècle.

C’est à Jacques Planchon qu’il appartenait de conclure, en présentant brièvement le site funéraire du quartier du plot, récemment découvert, et auquel nous avons consacré plusieurs articles sur notre site, et en signalant que les fouilles préventives conduites sur les terrains de la cave coopérative, à proximité de l’emplacement ou fut découvert il y a une vingtaine d’années un menhir, ont mis en évidence une occupation néolithique, quant à celle du quartier de Chamarges, elles viennent juste de débuter… affaire à suivre…

Nos lecteurs trouveront un compte rendu plus complet de ces dernières découvertes dans le n° 19 des Chroniques du Diois à paraître début juillet 2013.

Texte © Christian-Rey
Photographies © Jacqueline-Saviard

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