Pillage des fouilles archéologiques de la place de la République

Triste constat que celui fait lundi matin par les archéologues de l’INRAP lors de la reprise des fouilles préventives de la place de la République.

Pendant le week-end, un ou plusieurs individus se sont introduits sur le site. Une tombe en cours de fouille a été endommagée, des ossements manipulés et un crâne extrait et jeté un peu plus loin.

Outre le fait que ces manipulations macabres relèvent davantage de la violation de sépulture que de la simple curiosité, le ou les auteurs de cette incursion nocturne ont-ils conscience que leur action, si minime puisse-t-elle paraître, a partiellement bouleversé le site et entrainé une détérioration irréversible des vestiges, rendant certains d’entre-eux inexploitables pour les chercheurs. C’est le cas de ce crâne millénaire, car, même si dans la journée de lundi, il a pu être reconstitué partiellement par l’anthropologue du chantier, certaines dents – bien visibles sur les photos prises le vendredi – n’ont pu être retrouvées. Elles constituaient un élément important du squelette puisque de leur observation on pouvait répondre à certaines questions, comme par exemple l’âge du défunt, son régime alimentaire ou encore son état général…

Fracture non réduite d’un humérus gauche sur un des squelettes découvert lors des fouilles préventives de la place de la République.
Fracture non réduite d’un humérus gauche sur un des squelettes découvert lors des fouilles préventives de la place de la République.

Nous ne pouvons que condamner ce geste isolé et nous féliciter de l’intérêt que portent les Diois et les touristes à ce vaste chantier qui, progressivement, nous révèle une partie de notre histoire commune.

Dans un monde où tout bouge très vite, les archéologues ne disposent que de peu de temps pour explorer le sous-sol, de façon malheureusement très partielle, malgré ces contraintes, chaque jour, ils répondent avec plaisir aux nombreuses questions posées par les « curieux » toujours plus nombreux à s’intéresser à l’histoire locale et au patrimoine du Diois.

Alors ne tolérons plus que des attitudes irresponsables compromettent leur travail et, en notre qualité de citoyens, n’hésitons pas à manifester notre intérêt pour la recherche scientifique et à dire notre désaccord aux pilleurs.

Texte © Christian Rey
Photographie © Christine Ronco

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2ème semaine de fouilles place de la République

Grande activité sur le chantier des fouilles de la place de la République tout au long de la semaine avec la présence des photographes, topographes, dessinateurs… chargés de relever tous les indices avant que les squelettes ne soient prélevés en vue d’une étude anthropologique.

Parmi les principales nouveautés, signalons-la découverte d’une tombe dont le squelette est orné de deux coquilles Saint-Jacques, ce qui laisse supposer que le défunt revenait –ou était en cours – de pèlerinage vers ce haut lieu de la chrétienté.

Ce vendredi, c’est après avoir enlevé deux squelettes, dont un d’enfant, que les archéologues ont découvert en dessous, une inhumation plus ancienne également couverte de lauzes ; elle sera fouillée dans le courant de la semaine à venir.

Pour le moment, l’ensemble des éléments recueillis confirment une datation de ces sépultures entre le XIe et le XXe siècle.

Le dessinateur dresse un plan très précis de chaque sépulture.
Le dessinateur dresse un plan très précis de chaque sépulture.

Tandis que les archéologues (ici Christine Ronco, responsable du chantier) fouillent les tombes avec minutie afin de ne laisser passer aucun indice.
Tandis que les archéologues (ici Christine Ronco, responsable du chantier) fouillent les tombes avec minutie afin de ne laisser passer aucun indice.

Vue générale du chantier.
Vue générale du chantier.

A gauche : tombe fouillée et vidée de son contenu, à droite, sépulture en cours de fouille.
A gauche : tombe fouillée et vidée de son contenu, à droite, sépulture en cours de fouille.

Squelette de pèlerin, Une des coquilles St-Jacques est visible sur l’épaule gauche (à droite de l’image)
Squelette de pèlerin, Une des coquilles St-Jacques est visible sur l’épaule gauche (à droite de l’image)

Zoom sur la coquille Saint-Jacques, on devine au bas à droite un trou dans lequel passait un lacet permettant de la porter « en collier »
Zoom sur la coquille Saint-Jacques, on devine au bas à droite un trou dans lequel passait un lacet permettant de la porter « en collier ».

Vendredi 27 septembre : le prélèvement des os d’une sépulture a permis de mettre à jour une nouvelle tombe en lauze, dont le couvercle en lauzes apparait progressivement sous la pelle de l’archéologue. Elle sera fouillée dans le courant de la semaine prochaine.
Vendredi 27 septembre : le prélèvement des os d’une sépulture a permis de mettre à jour une nouvelle tombe en lauze, dont le couvercle en lauzes apparait progressivement sous la pelle de l’archéologue. Elle sera fouillée dans le courant de la semaine prochaine.

Texte & photos © Christian Rey

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Les fouilles de la place de la République en images

Les archéologues de l’INRAP poursuivent méthodiquement l’exploration de la tranchée ouverte lundi.

Dans le fond de la tranchée, mais aussi sur les bords, on peut distinguer de très nombreux squelettes ou amas osseux qui témoignent d’une permanence des inhumations pendant plusieurs siècles.

A côté des fondations des murs, une sépulture est en cours de fouilles. La première phase du dégagement semble indiquer que cet emplacement a été remanié au cours des siècles, il abrite plusieurs squelettes différents.

Derrière l’archéologue une autre tombe sous dalle calcaire sera fouillée dans les prochains jours.

Texte et photos © Christian-Rey

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Début des fouilles archéologiques préventives

La dernière campagne de fouilles préventives a débuté ce lundi 16 septembre. Une tranchée a été ouverte par les archéologues de l’INRAP devant l’immeuble de la sous-préfecture de Die. Cette opération sera toutefois moins importante que la première. En effet, dans ce secteur, seule la construction d’une conduite d’égouts est prévue : c’est sur son tracé que se concentre l’action des chercheurs.

Ouverture de la tranchée
Ouverture de la tranchée

Juste sous le niveau actuel du sol (nivelé à la fin du XIXe siècle) apparaissent de très nombreux squelettes « en vrac », sur une profondeur d’environ 1 mètre. Cette épaisseur de sol a été fortement remaniée par la construction du réseau du gaz de ville, à la fin du XIXe et au début du XXe, ainsi que par l’enfouissement plus récent de nombreux câbles électriques.

Vue de la tranchée, une sépulture en vrac est visible au centre de l’image, à gauche des cailloux, à l’arrière plan à gauche, posés au sol, les restes d’une conduite de gaz.
Vue de la tranchée, une sépulture en vrac est visible au centre de l’image, à gauche des cailloux, à l’arrière plan à gauche, posés au sol, les restes d’une conduite de gaz.

Vers 1,20 m, le décapage a permis de repérer quelques tombes plus anciennes dont les coffres sont constitués de dalles calcaires. Un mur, sur lequel sont appuyés des tombes en lauze, a également été mis à jour. Son tracé sera reporté sur le plan d’ensemble qui lentement se constitue en intégrant toutes les découvertes.

La tranchée (côté Crédit Agricole) : au premier plan tombe en dalles calcaires, devant le mur une autre sépulture (en pleine terre ?) et derrière le mur, tombe en lauzes.
La tranchée (côté Crédit Agricole) : au premier plan tombe en dalles calcaires, devant le mur une autre sépulture (en pleine terre ?) et derrière le mur, tombe en lauzes.

Le décapage de surface de ces vestiges va se poursuivre et ce n’est vraisemblablement qu’à partir de mercredi après-midi que les archéologues commenceront l’exploration méthodique de ces sépultures.

L’emprise des fouilles étant très limitée, tant en surface qu’en profondeur, cette opération d’archéologie préventive devrait se terminer dans le courant de la semaine prochaine.

Nous continuerons à vous tenir régulièrement informés.

Texte et photos © Christian-Rey

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Autour de la Cathédrale…

Rue Notre-Dame se poursuit activement la construction de la « calade » qui a terme va ceinturer l’ensemble de la cathédrale.

Ce-sont les pavés d’origine qui sont réemployés. Les fondations d’un des contreforts du mur sud de la cathédrale ont été laissés en l’état, les dalles calcaires qui les constituaient étant à la même hauteur que le niveau de la rue.

Construction de la calade sur. Au premier plan en bas à gauche, les dalles de fondation d’un contrefort aujourd’hui disparu, similaire à celui qu’on distingue en haut à gauche de l’image.
Construction de la calade sur. Au premier plan en bas à gauche, les dalles de fondation d’un contrefort aujourd’hui disparu, similaire à celui qu’on distingue en haut à gauche de l’image.

Texte et photo © Christian-Rey

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